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 La bibliothèque royale

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Arthan
Chevalier errant
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MessageSujet: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeMar 30 Oct - 17:40

[post précédent : https://thedeadworld.forumsrpg.com/la-cite-f53/de-nouveau-dans-l-ombre-t69.htm#744 ]

Désormais Arthan se mouvait à travers les longs et silencieux corridors du château. Silencieux à un détail près : Arthan avait gardé sur lui son armure de plaques. S'il voulait rester incognito il luifallait s'en débarrasser au plus vite. Le jeune chevalier vit, dans un petit couloir sombre proche de l'endroit par lequel il était entré, une salle dont la petite porte était de bois. Il ralentit ses mouvements et mit la main sur la poignée de son épée, tentant de faire le moins de bruit possible. Poussant doucement la porte de son autre main, il jeta un oeil par l'entrebâillement et vit, à son grand soulagement, que la salle était vide. Il entra alors prestement et referma la porte de derrière lui.

La pièce dans laquelle il se trouvait était assez sombre, sans fenêtres, et le sol était jonché de nombreux coffres, sacs, paniers et autres jarres. Il se demanda d'abord quelle pouvait bien être la fonction de cette pièce car elle était plus basse et bien moins décorée que les pièces qu'il avait put voir auparavant dans l'enceinte du château. Il en déduisit que cette pièce servait aux domestiques et ne chercha pas d'autres explications. C'était tout simplement l'endroit rêvé pour se soulager de son encombrante armure.

Quelques minutes après, s'étant débarrassé de ses protections qu'il avait caché au fond d'un coffre, le jeune homme se sentit vraiment léger. Il repartit, arpentant les couloirs à la recherche de la bibliothèque que lui
avait indiqué l'homme de la taverne. Ce dernier avait dit que des hommes le toisaient depuis les fenêtres de la bibliothèque. Hors, s'il y avait des fenêtres au rez-de-chaussée, elles donnaient sur la cour intérieure du château car Arthan n'en avait vu aucune. Il avait regardé le château très brièvement mais il était persuadé qu'il n'y avait aucune fenêtre au qui donnaient sur l'extérieur de l'enceinte, si ce n'est au premier étage. C'est donc là que devait se trouver la bibliothèque ...

Arthan devait maintenant trouver un escalier qui lui permettrait d'atteindre l'étage supérieur où, manifestement se trouvait la bibliothèque tant recherchée. Après quelques minutes à arpenter le plus furtivement possible les longs couloirs de l'aile ouest, Arthan commençait à douter du bien fondé de ses investigations. Cependant cela aurait put se présenter plus mal car jusqu'à maintenant il s'était arrangé pour éviter les quelques gardes qui étaient sur sa route. Il vit enfin, au croisement de deux couloirs, un escalier large qui montait en colimaçon. Un large sourire aux lèvres, il regarda bien autour de lui au cas où quelqu'un le verrait monter, puis commença son ascension le plus calmement du monde afin d'éviter les mauvaises rencontres.

Une fois en haut de l'escalier, il n'eut aucun mal à trouver la bibliothèque : elle était quasiment en face de l'escalier. C'était d'ailleurs la plus grande pièce de cette aile et probablement la seule ouverte à d'autres que la noblesse. En effet, tous les thaumaturges, les historiens, écrivains et autres hommes de lettres du royaume y avaient plus ou moins accès. Un garde se trouvait à l'entrée. Par chance ou par manque de vigilance, celui ci n'avait pas remarqué la présence d'Arthan à l'étage, parce qu'il surveillait un autre homme à l'allure sombre qui venait à sa rencontre, laissant au chevalier le temps de se glisser contre un mur. Ce dernier observa la scène et vit que le garde regarda simplement l'homme de haut en bas d'un air soupçonneux, mais le laissa passer sans lui demander plus d'explications, ni sans même lui demander son identité. L'exilé des plaines réajusta sa capuche et sa cape puis quitta sa cachette la tête basse mais assez serein. S'avançant d'un pas lent vers le garde, même s'il ne levait pas la tête, il pouvait sentir que celui ci l'observait avec la plus grande attention.

«Vous là ! Vous devez me montrer votre autorisation pour entrer ici.»

A ces mots Arthan eut des frissons le long du dos. Il s'imaginait déjà pris au piège dans un cachot lugubre, ou pire, mis en pièce après avoir rameuté tous les gardes du château. D'instinct, la solution qu'il choisit fut l'intimidation. Il était face à la porte et tourna lentement la tête à sa droite en direction du garde, s'assurant que la cape masquait toujours son visage. Puis, prenant la voix la plus inquiétante qu'il put, il émit un très léger rire presque imperceptible et prononça ces mots, marquant de courtes pauses entre chaque phrases :

« Savez vous ... Qui je suis ? Avez vous idée de ... Ce qui m'amène en ce lieu ? Savez vous combien est précieux ... Le temps que je perds par votre faute ? Oh non ... Non ... Vous ne devez pas savoir ... Cela ne se peut ... Vous n'auriez pas commis cette folie sans cela ... L'excès de zèle ... Voilà une chose bien dangereuse lorsqu'on traite avec des mages ... La vie est courte mon brave ... Vous n'êtes pas sans le savoir ... La véritable question est ... Cela en vaut il vraiment la peine ? »

Arthan tourna alors de nouveau la tête en direction de la porte de la bibliothèque. Le garde qui apparemment ne se sentait pas de taille à rivaliser avec un magicien se mit à bégayer. Il parvint néanmoins laborieusement à dire :

« Je vous en prie. Veuillez m'excuser monseigneur, c'est que, comprenez, j'exécute simplement les ordres que l'on m'a donné, à savoir, ne pas laisser entrer les personnes sans autorisation. Mais bien sur si vous avez vraiment besoin d'utiliser la bibliothèque il n'y a aucun souci. Tenez je vous ouvre. »

Il ouvrit la porte en vitesse puis s'inclina le plus bas possible. Arthan n'y jeta même pas un oeil et pénétra dans la pièce, assez heureux que sa supercherie ait fonctionné.

Levant les yeux sur l'endroit ou il se trouvait, le chevalier errant fut émerveillé par l'immensité de cette bibliothèque. D'immenses couloirs de livres aussi hauts que larges a travers lesquels passait sans cesse des assoiffés de savoir. Il avait peine à distinguer le fond de la pièce, son regard se perdant parmi les rayons dans lesquels livres, tomes, parchemins, cartes étaient soigneusement classés par les bibliothécaires qui montaient aux échelles, en descendaient, filaient à travers les allées poussant de lourds chariots sur lesquels s'entassaient foison de lecture. Reprenant ses esprits comme s'il venait de se réveiller, il partit en quête d'un rayon histoire où il pourrait trouver des chroniques de guerre dans lesquelles seraient peut être retracées ce qui était arrivé à Draven.

[EDIT : voila j'ai rallongé]
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Fordrev
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeVen 2 Nov - 6:07

Empruntant l’enchevêtrement de couloirs permettant d’accéder à l’escalier menant à la bibliothèque, Fordrev arriva devant les marches en colimaçon. Il les gravit le regard vide, préoccupé par la rumination de ses pensées. Lorsqu’il parvint en haut, à l’étage supérieur, il se dirigea vers l’entrée de la bibliothèque. Le garde qui s’y trouvait posté avait ouvert la bouche, s’apprêtant à dire quelque chose, mais il se ravit et se contenta de s’incliner sans avoir le temps d’ouvrir la porte. Pas d’excès de zèle…

Le duc pénétra dans l’immense pièce, avant de refermer soigneusement la porte derrière lui. Il se retourna pour faire face à l’habituelle animation, semblable à une grouillante fourmilière, bien que les personnes s’y trouvant fussent moins nombreux cette soirée. Fordrev défit sa cape d’un geste ample et la tendit à un archiviste qui venait de lui souhaiter le bonsoir. Le duc lui répondit courtoisement d’une inclination de la tête. Il sembla chercher quelqu'un du regard, mais ne vit qu'un homme encapuchonné, sur sa droite ; un mage, sans doute.

« Haralth ! », appela le duc.

Quelques secondes plus tard, le dénommé Haralth surgit d’un pas vif de l’une des allées bordées d’ouvrages. Il vint à la rencontre de Fordrev, puis s’inclina. Il était vêtu d’une simple robe grise, poussièreuse par endroits, et affichait un imperceptible sourire à travers sa courte barbe tout aussi grisonnante.

« Bonsoir, monseigneur. En quoi puis-je vous servir ? »

« Bonsoir. Il me faut accéder à des archives relativement anciennes, datant d’il y a un peu plus de vingt ans. Or je pense que vous serez mieux à même de m'informer, étant donné que je n'ai présentement l'habitude d'accéder à ces allées de l'archivistique », répondit Fordrev d'un ton guindé.

« Bien entendu, monseigneur. Vous trouverez sans aucun doute ce qu’il vous faut à côté des rayons d’historiques et de chroniques apocryphes. Laissez-moi vous y emmener. »

Fordrev suivit l’érudit à travers les innombrables allées. Lorsqu’il était plus jeune, le Général passait la plupart de son temps ici parmi les ouvrages sombres et occultes que recelait l’endroit. Etrangement, une foule de souvenirs se bousculait en lui en cette soirée. Il pouvait presque se revoir, entièrement plongé dans un livre d’apprentissage magique, sans même prendre le temps de s’asseoir, souhaitant toujours en savoir plus, toujours renforcer ses capacités. Les deux hommes arrivèrent finalement dans un angle légèrement poussiéreux. Deux échelles étaient posées sur deux étagères différentes.

« Je vous conseillerais, Général, de commencer votre recherche ici », dit le vieil homme en désignant certains ouvrages classés. Une table se trouvait devant l’étagère.

« Merci, Haralth. »

En vérité, Fordrev connaissait très bien cette partie de la bibliothèque. Mais il lui fallait prendre des précautions pour protéger les ouvrages qu’il gardait précieusement cachés. Se dirigeant un endroit autre que celui désigné par Haralth, il retira ses gants de velours et les posa sur la table de bois sans même remarquer la lueur rouge qui émanait une fois encore de sa chevalière.

Spoiler:
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Arthan
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeSam 3 Nov - 8:15

Arthan avançait dans la rangée centrale à travers cette symphonie silencieuse de papier et d'encre, regardant le nom des rayons qu'il voyait défiler sous ses yeux éberlués. Enfin les rayons historiques étaient là sous ses yeux. D'un pas décidé il s'engaga dans l'un d'eux mais fut stoppé net à la vue d'un visage qui ne lui était pas inconnu : Fordrev de Montfort !

Ce dernier était accompagné d'un homme d'un certain age qui, vraissemblablement, lui indiquait où se trouvait le livre qu'il recherchait puis s'en alla, laissant le général et le chevalier seuls dans le rayon. Arthan resta sans rien faire quelques secondes, légèrement anxieux. Puis, revenant à lui il sentit que si cela durait plus longtemps il serait vite démasqué. Il se tint donc en bord de rayon et prit le premier ouvrage qui lui tomba sous la main, faisant semblant de le feuilleter. C'était un livre intitulé "Naissance et Ascention de l'Ombre" qui, manifestement, parlait de manière assez sommaire de la génèse du peuple de l'ombre, ce qui remontait deja à quelques siècles de là, lorsque les six clans du même peuple se séparèrent suite au grand cataclysme. Mais même si ces évènements étaient regrettables, Arthan ne regardait pas le livre. La seule chose qui l'interssait c'était l'autre personne qui se trouvait dans ce rayon. Il fixait chacun de ses mouvements, tournant les pages d'un livre qu'il ne regardait même pas.

Pourquoi fallait il que cet homme qui était l'ordonnateur potentiel de la traque dont Arthan était l'objet se trouve ici même, dans le seul endroit de ce maudit royaume où Arthan désirait tant être ?
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Fordrev
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeDim 11 Nov - 7:53

Fordrev scruta la pièce de droite à gauche. Il ne vit qu’un l’homme encapuchonné tournant les pages d’un livre épais. Le Général fronça les sourcils pour tenter de distinguer le visage de l’homme, mais ce dernier demeurait obscur. Quoi qu’il en soit, il ne regarderait sans doute pas ce que le duc allait faire.

Ce dernier se dirigea vers un angle sombre de la pièce, cherchant un endroit précis de la grande étagère d’ouvrages. Cherchant des yeux quelques secondes, il trouva finalement l’endroit en question. Il chuchota le plus bas qu’il pût l’incantation censée lui faire accéder aux livres interdits.

« Age’hir nur stahr nur tar’os. »

Quatre livres situés à hauteur de torse sortirent de leur emplacement et se décalèrent pour révéler le pan de mur contre laquelle l’étagère était adossée. Les briques de pierre se renfoncèrent sur elles-mêmes, disparaissant du mur pour laisser apparaître un trou où l’on ne pouvait rien apercevoir. Cependant, deux épais grimoires aux pages usées par le temps se distinguèrent, et lévitèrent lentement hors de leur cachette pour se tenir immobiles devant le duc.

Fordrev sourit, malgré lui. Cela faisait de longues années qu’il n’avait eu recours à une telle magie. La dernière fois étant sans doute peu avant son accession au titre de Général des Armées, il y a plus de deux ans.

« Ash’nal fer’thal. »

Et la cache magique disparut par le procédé inverse. Mais au moment où il saisit l'un des grimoires, une voix retentit derrière lui.

« Ah, mon Général ! Je vous cherchais. Le garde à l’entrée m’a dit que je vous trouverais ici. »

Fordrev se retourna plus précipitamment qu’il ne l’aurait voulu. C’était le sergent à qui il avait ordonné de retrouver Arthan. Il semblait essoufflé. Cela faisait plusieurs heures qu’Arthan avait disparu, à présent.

« Avez-vous retrouvé l’homme des Plaines ? »

« Nous avons fouillé toute la ville et déployé des patrouilles de cavalerie dans un large périmètre, mais aucune trace de lui. »

Fordrev le fixa, impassible. Mais le Général savait que cela n’aurait pu être aussi simple. Néanmoins, cela n’en demeurait pas moins vital pour lui. Le sergent déglutit, puis dit en bégayant légèrement :

« Mais, ne vous inquiétez pas, Monseigneur, nous allons continuer les recherches et no… »

« Incapables ! l’interrompit Fordrev. Il est trop tard, à présent, il a sans doute dépassé la frontière à l’heure qu’il est. Retournez à votre poste, mais renforcez les patrouilles à l’intérieur et aux murailles de la ville. Je veux un rapport détaillé demain à la première heure. Exécution ! »

Le sergent n’eut pas le temps de s’incliner. Il était déjà reparti à travers les rayons, craignant que Fordrev ne lui assigne une sévère correction en récompense de son échec. Quoi qu’il en soit, le sergent allait faire parler de lui-même à ses hommes…

Fordrev posa l’un des deux épais grimoires sur la table, et ouvrit l’autre avec précaution, à la recherche d’un rituel de magie noire qui l’aiderait à accomplir ses desseins. C'était à présent une affaire personnelle. C'était même vital. Mais au moment après avoir ouvert l'épaisse œuvre, le duc vit sa chevalière se mettre à étinceler de cette même énergie rougeoyante qui émanais du joyau en son centre. La première expérience avait été douloureuse, mais avant que Fordrev ne pu la retirer de sa main, il fut aspiré par ce même trou noir qu’il y avait quelques heure. Une aveuglante lumière l’éblouit, tel un flash, et le passé se révéla à lui une nouvelle fois.
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Arthan
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeMar 13 Nov - 7:44

A visage masqué, Arthan regardait la scène, stupéfait. En tant que natif des plaines, il avait rarement vu de la magie à l'oeuvre. Tout ceci lui semblait très complexe et assez singulier à la fois. Mais une autre chose lui vint spontanément à l'esprit : Fordrev ? Le général ? Un sorcier ? Ceci parut très étrange pour Arthan car dans le pays des plaines il était impensable qu'un général ne soit pas un guerrier accompli. Décidément le pays des ombres recelait de mystères.

Tandis qu'il regardait attentivement Fordrev se saisir de l'un des deux livres cabalistiques, il fut surpris par un bruit familier : le tintement d'une armure. Il repris sa lecture de "Naissance et Ascention de l'Ombre", mine de rien. Le sergent chef qui criait ses ordres auc cavaliers il y a peu de cela, venait d'arriver dans le rayon. Il se mit à parler à Fordrev avec un air gêné. Arthan n'entendait pas un traitre mot de ce qui se disait, mais au ton de la conversation, il comprit que c'était Fordrev qui avait commandité les poursuites contre lui. Tendant encore l'oreille, il comprit ce que Fordrev cria au sergent. Selon lui Arthan n'était plus en ville, cependant ils renforcèrent les patrouilles. Entrer dans la gueule du loup serait bien plus aisé que d'en sortir. Le sergent repartit, passant tout près d'Arthan qui avait remis le nez dans le livre qu'il tenait.

Fordrev s'en retourna à son grimoire. Arthan qui ne percevait pas tout ce qui se passait posa son livre, et fit face à l'étagère près de laquelle se trouvait la table, feignant de chercher un autre ouvrage. De là où il se trouvait maintenant, il pouvait surveiller les moindres faits et gestes du duc, mais son "déguisement" était moins sur. Arthan prit une nouvelle oeuvre entre les mains. Celle ci s'intitulait "Chroniques et récits des temps légendaires par Durmyr de Brulecendre, chroniqueur royal". L'ouvrage était moins épais que le précédent mais semblait être plus ciblé. Arthan l'ouvrit à la première page puis le feuilleta quelque peu jettant de vifs coup d'oeil à son voisin.

Cependant ce dernier semblait s'agiter. Arthan tourna la tête dans sa direction et le vit tenter de retirer la chevalière qu'il portait. Celle ci semblait briller d'une étrange lueur rougeatre, comme si elle devenait incandescante. Plus étrange encore, Fordrev parraissait soudain s'être figé, le regard fixé dans le vide. Arthan attendit quelques instants mais rien n'y fit. Fordrev semblait ne plus éxister. Son corps était présent mais semblait être vidé de toute ame. Arthan ne savait quoi pense. Si le général était en danger où non. S'il devait intervenir où si il risquait d'interrompre quelque chose. Et surtout, à quoi était du cette soudaine attitude. Arthan fit face au duc et tourna autour de lui. Puis il regarda aux deux bouts du rayon pour voir si personne ne lui lançait un sort. Cependant, il en y réfléchissant, ça ne collait pas. Arthan était un novice en magie mais malgré cela, l'éclat soudain de la bague et le fait que Fordrev ait tenté de la retirer laissaient à supposer que c'était cet anneau qui était responsable.

Ses instincts les plus primaires lui disaient d'en profiter pour trouver l'ouvrage qu'il cherchait et de s'enfuir ailleurs sans demander son reste. Cependant la vie d'un homme était peut être en jeu. Un homme qui l'avait deja sorti d'affaire. Arthan ne délibéra pas plus. Il laissa tomber son livre au sol, puis, retirant sa capuche pour mieux voir. Ne sachant que faire puisqu'il ne connaissait pas la nature du mal qui atteignait le duc, il posa ses doigts sur le poignet de Fordrev afin de lui prendre le pouls, mais il lui parrut soudain s'évanouir. Sa vision fut soudain brouillée par de nombreux flash d'images rapides et incohérentes qu'il ne parvint pas à iddentifier. Son corps semblait se figer et le sang lui monta à la tête, lui offrant la même sensation que s'il était pendu par les pieds. Posant son autre main sur sa tête tentant de lancer son sort de guérison il fut accablé par la pression, veritable étau qui lui enserrait la tête.

" Qu' ... Qu'est ce que ... "
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Fordrev
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeMer 14 Nov - 13:31

Les images défilaient à une vitesse folle dans son esprit, à travers un couloir déchirant l’espace et le temps. Il semblait à Fordrev que son crâne allait imploser, mais il ne pouvait rien faire. Tenter de canaliser de l’énergie mystique à travers ce flot de magie aurait été du suicide. Cependant, comme pour la première fois que ceci s’était produit, le chaos autour de lui se mua progressivement en des volutes de fumée vaporeuse. Il fallut quelques instants au duc pour reconnaître les nuages qu’il traversait dans un ciel sombre et orageux. En effet, Fordrev chutait dans sa forme onirique, vers un relief qui lui était encore inconnu.

Mais très vite, le Général reconnut le lieu en question. Il s’agissait en effet de ce même champ de bataille où la débâcle de l’armée des Ombres s’était produite. Fordrev pouvait jauger de nombreux corps jonchant le sol poussiéreux. Le crépuscule laissait paraître ses derniers rayons de clarté sur les lances brisées pointant aux cieux des doigts accusateurs, et sur les armures incarnant les corps froids et vides des braves tombés au combat.

Au loin, les soldats des Plaines s’attelaient à trouver leurs combattants dont l’état leur permettait un espoir de guérison, et à ramasser le matériel qui aurait pu être récupérable. Mais Fordrev descendait lentement vers une zone particulière du plateau désolé. Parmi les contours obscurs des autres cadavres devenant de plus en plus flous, un seul parmi eux demeurait clairement visible. Il revêtait une armure noire comme l’ébène, son visage masqué par un heaume ne laissant apparaître qu’une unique fente horizontale pour tout visibilité. Les armoiries de la famille de Montfort étaient gravées très visiblement sur les plaques pectorales de l’amure, sur l’une desquelles était plantée une longue épée remarquable dont la garde était sertie de motifs. Adreghal de Monfort gisait, face aux cieux, dans une image froide et vidée.

A ce moment-là, Fordrev sentit une présence se manifester non loin, mais il n’y prit garde. Le duc s’avança lentement vers la dépouille de son père, qu’il contempla debout pendant quelques minutes. Puis il tomba à genoux, et hésita un moment à approcher sa main du corps. Mais lorsqu’il toucha le blason, sa main traversa l’armure donc un contact glacial. Il la retira vivement.

« Père… Je vengerai votre honneur, je vous en ai fait le serment… Les Plaines paieront pour cette infamie. »

Fordrev semblait revoir cette cérémonie funèraire il y avait plus de vingt ans, où le corps de son père était inhumé dans la crypte familiale à Montfort, avec les honneurs militaires.
Cependant, quelque chose interpella le duc… Si le corps d’Adreghal avait été ramené par les Ombres… comment se faisait-il qu’il soit toujours sur ce champ de bataille ? N’aurait-on pas dû saisir ramener son corps pendant le repli des troupes ? Ou bien lui aurait-on menti ?

Les racines de l’incertitude se ramifiaient dans l’esprit de Fordrev qui se relevait. Durant l’inhumation, le corps d’Adreghal était voilé d’un linceul noir, de sorte qu’il ne l’avait pas vu après sa mort… Cependant, c’était absurde. Comment lui aurait-on remis la chevalière et l’épée de la famille en ce cas ? Le mystère restait à éclaircir. Quelque chose semblait trop obscur aux yeux du Général.

Soudainement, comme s’il réalisait enfin la présence qui s’était progressivement manifestée depuis le début, Fordrev se retourna brusquement, pour faire face à un jeune homme au regard sombre et à la chevelure brune, solidement bâti. Il semblait dans une complète incompréhension quant à l’endroit où il se trouvait. Aux yeux du duc, le visage de Draven se calquait inconsciemment sur celui d’Arthan. La ressemblance était trop évidente à ses yeux. D’une fois étrangement impassible, même si son regard brûlait de haine, Fordrev déclara au nouveau venu :

« Je sais qui tu es, misérable impudent. J’ignore où tu te trouves, mais sache que je te retrouverai, où que tu sois. Tu paieras pour l’affront fait aux Ombres et à la famille de Montfort. J’en ai fait le serment, et ce ne sont pas tes tours de passe-passe qui m’en empêcheront. »

Avec la présence d'Arthan, la vision semblait se déformer autour d'eux pour laisser apparaître autre chose.

Citation :
Nom du pouvoir : Couloir du Temps.
Type de magie : Illusion.
Niveau de maîtrise : Niveau 3.
Description du pouvoir : Les personnes subissant les effets de cette magie errent à travers les méandres du passé.


Dernière édition par le Ven 16 Nov - 14:18, édité 1 fois
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Arthan
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeJeu 15 Nov - 17:24

Encore secoué par ce voyage à travers le temps et l'espace, Arthan marcha d'un pas saccadé, presque nonchalent, remarquant tout juste les cadavres qui jonchaient le sol. Sa tête ne lui faisait plus autant mal mais désormais il était pris d'innombrables vertiges, empli d'une grande fatigue comme s'il venait de se réveiller. Cette sensation s'estompa quelques secondes après, sans toutefois disparaitre totalement. Revenant peu à peu à lui il prit le temps de regarder autour de lui. Manifestement il était sur un champ de bataille. Il s'accroupit soudainnement, de peur que le camp survivant le prenne pour un ennemi. Regadant l'un des corps qui se trouvaient au sol, il put reconnaitre l'armure si caractéristique des soldats des ombres. Relevant la tête, il vit que les hommes qui achevaient les blessés étaient des soldats des plaines.

Damnation ! Arthan ne savait pas ce qui s'était passé entre son dernier souvenir dans la bibliothèque et l'instant présent. Cependant il avait faillit. La guerre avait éclatté. Regardant tous les morts qui se trouvaient au sol par sa faute il eut une envie soudaine de vomir mais n'en fit rien. Il se contenta de fermer les yeux, se tenant la tête entre les mains.

Plus aucun bruit ne se faisait entendre alentour. Si ce n'est une voix. Une voix qu'il reconnut tout de suite. Elle était basse mais, peut être à cause de son experience du pistage ou de ses dons naturels pour faire attention aux moindres détails, Arthan la perçut. Regardant dans la direction d'où elle provenait, il se rendit compte que la silhouette et la voix correspondaient. Sans réellement savoir pourquoi, il se sentit comme poussé à s'en approcher. Il se sentait absent de tout ce qui se passait autour, même de ses propres réactions. Il se tint derrière le duc de Montfort interloqué par ce qu'il voyait. Il se tenait debout face à un homme mort semblant être de haut rang à en juger par son armure. Ne sachant que dire ou bien que faire, Arthan n'eut aucune réaction. Mais soudain, Fordrev qui manifestement le savait derrière lui se retourna brusquement et pronnonça d'étranges paroles de vengeance à son égard.

"J'ignore où tu te trouves", "Tu paieras pour l'affront fait aux Ombres et à la famille de Montfort" ? Arthan ne comprit rien à tout ce qu'il venait de lui dire. Quel affront ? Celui de leur avoir échappé dans la cité ? Mais Arthan se trouvait sous ses yeux. Que signifiait tout ceci ? Arthan n'eut pas le temps de se demander quoi que ce soit de plus. L'étrange sensation qui l'accablait quelques instants plus tot refaisait surface. Sa vision se brouilla.
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeVen 16 Nov - 14:41

Tout s'assemblait enfin. Arthan était l'arcaniste qui lui imposait ces visions, par l'intermédiaire de sa chevalière. Que pensait-il pouvoir faire ? Le ridiculiser, le faire chuter comme feu son père ? Il ignorait comment il avait pu se procurer le bijou, ni même si ces visions étaient véridiques.

En effet, quelque chose ne collait pas. Si Arthan avait eu ne serait-ce qu'un semblait de talent pour la magie, Fordrev l'aurait senti. Pourtant, le chevalier avait visiblement réussi à dissiper sa malédiction sans même que le duc ne sente son sortilège échapper à son emprise. Soit le jeune homme était l'arcaniste le plus doué qu'il n'ait jamais rencontré, soit d'autres facteurs extérieurs, dont le général n'avait connaissance, entraient en jeu.

Par ailleurs, l'expression perplexe et incompréhensive d'Arthan semblait figée sur son visage. Le chevalier semblait accablé, dans le même temps. Fordrev eut même un doute sur le fait qu'il ait entendu ses dernières paroles. A quoi jouait-il ? Mieux vallait jouer la prudence, encore une fois. S'il devait y avoir une duel mental à mort, alors le duc n'hésiterait pas une seconde. Fordrev prononça donc ces mots, ne remarquant même pas l'illusion se déformer autour de lui, laissant apparaître une autre vision.

« M'entends-tu, Arthan ? Je sais d'où provient le catalyseur que tu emploies pour générer ces illusions, aussi vraisemblables soient-elles. Je vais balayer ton esprit, et tu constateras de toi-même qu'il en faut beaucoup plus pour s'attaquer aux Ombres d'une façon si grossière. »

Fordrev n'était sûr de rien dans une telle dimension magique, mais il ne pouvait rester inactif. Il n'allait pas continuer à se laisser mener par ce jeune impudent, qui avait commis le geste de trop. Rassemblant la force de son esprit, écartant les mains afin d'aider sa concentration, Fordrev canalisa ses énergies mentales en vue de les projeter contre Arthan. Ce serait une épreuve de pure force mentale, et non de maîtrise, dans un tel environnement, il le savait. Le général sentit ses forces psychiques se rassembler et arriver à leur paroxysme, tandis qu'étrangement, le jeune chevalier restait inactif.

Soudain, comme si les forces que canalisait Fordrev avaient acceléré prodigieusement le changement de la vision, le duc sentit la réalité autour de lui devenir instable. L'environnement s'estompa subitement, et il se sentit aspiré dans un nouveau trou noir. Brisant toute concentration, Fordrev n'eut d'autre choix que de chuter dans un puits noir et sans fin, perdant le chevalier des yeux, jusqu'à ce que le passé dévoile une nouvelle vision.
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeDim 18 Nov - 12:12

Arthan restait perplexe face à ce qu'il entendait. Pourquoi Fordrev lui disait il cela ? Que désignait il lorsqu'il parlait d'illusions ? Ce pouvait il que tout ceci ne soit qu'un rêve fugace partagé entre les deux hommes ? ... Pourquoi ? Pourquoi Fordrev le soupçonnait de lui avoir lancé un quelconque maléfice ? Avait il laissé penser une seule seconde que ses intetions étaient hostiles ? Avait il montré une seule seconde qu'il possédait des pouvoirs maléfiques ? Les derniers mots de Fordrev résonnaient encore dans la tête du jeune chevalier tandis que le paysage autour d'eux se distordait. L'image du duc commença à disparaitre peu à peu. La même sensation désagréable qui avait quitté Arthan venait de réapparaitre, plus forte que précédement. Il posa les mains sur ses tempes et ferma les yeux aussi fort qu'il le put, se sentant chutter à travers le néant.

Lorsqu'il les rouvrit, la nuit était tombée. Regardant le ciel il put y voir la lune claire et ronde, brillant dans un ciel dégagé. Il constata avec amertume qu'il connaissait cet endroit. Tant de souvenirs refirent surface. Des souvenirs trop familiers, melés de regrets et d'injustice. Il se trouvait face au donjon du chateau royal. Le chateau des plaines. Celui la même qu'il aurait juré de défendre corps et ame si on lui avait permit de se faire adouber. Un frisson lui parcourut l'échine. Il ne devait pas se trouver ici. Que s'était il passé de nouveau pour qu'il s'y trouve ? Regardant autour de lui il pouvait appercevoir sur les remparts de nombreux guetteurs, tous à leur poste, scurttant l'horizon. Même si aujourd'hui la plupart de ces gardes étaient morts, Arthan ne le savait pas, mais il conclut tout de même qu'il n'avait pas grand chose à craindre d'eux : La nuit était épaisse et il se trouvait déjà à l'interieur du rempart.

Soudain un bruit de course très léger vint rompre le silence de mort qui reposait sur la cité. Arthan n'arrivait pas à percevoir d'où venait le bruit. Lui qui avait l'ouïe si fine était habitué aux forêts et non aux murs de pierre. Il regarda les gardes sur le chemin de ronde. Ils n'avaient pas sourcillé. Le bruit était surement trop faible. En réalité les gardes qui se trouvaient là étaient trop fiers de leur récente victoire sur peuple de l'Ombre se sentant quasiment invulnérables après que leur héros, Draven leur ait offert la victoire sur ceux qu'ils considéraient comme le hommes les plus féroces du monde. Le bruit ne cessait de se rapprocher d'Arthan, semblant provenir de toutes parts. Arthan ne parvenait à le localiser précisément mais, levant ses yeux perçants, il vit une silhouette se mouvoir au dessus des toits d'ardoise de la cité. L'ombre agile courrait avec une facilité déconcertante sur le sommet des demeures de la vile, bondissant tel un félin. Se postant non loin de là où se trouvait Arthan, la forme sombre s'arreta net, regardant tout autour d'elle. Arthan pensait qu'il venait d'être découvert mais il se rendit bien vite compte qu'il n'en était rien. Regardant derrière elle, la silhouette fit signe, et, soudain c'était des centaines de bruits de course qu'Arthan entendait. Les ruelles et les toits de la ville étaient submergés par un flot d'hommes masqués et vêtus de cuir noir, tous aussi agiles que le premier. Ils s'arretèrent tous à distance égale du donjon, puis lancèrent simultanément des grapins en direction des meurtrières du chateau. Pas un ne manqua sa cible. Attandant ainsi quelques secondes, ils commencèrent ensemble leur silencieuse ascention.

Arthan avait peine à croire ce qu'il voyait. Il eut soudain un flash quand aux évènements qui se déroulaient sous ses yeux. Osant à peine deviner ce qui allait se passer, il sut qui étaient ces étranges hommes. Des rêves de cette nuit maudite où il était là, observateur impuissant, il ne les comptait plus. Mais aucun ne lui semblait aussi réel et cohérent que celui ci. Etait ce de cette illusion dont parlait Fordrev ? Il n'en savait rien. Il ne préférait pas batir d'hypothèses sur des suppositions. Seulement il était certain de ce qu'il était en train de voir. Baissant la tête de honte et d'impuissance, il vit une faible lueur sous ses yeux mais n'en fit que peu cas. Il avança contre la facade du donjon, tentant de se saisir de l'une des cordes. Comme s'il n'était qu'un fantome, sa main traversa tout simplement la corde sans la toucher. Il eut un moment de flottement, regardant sa main, dubitatif. Levant les yeux, il vit les derniers hommes entrer à l'interieur. Sans réellement le vouloir, il aurait préféré se rendre compte lui même de ce qu'il en avait réellement été.

Il tendit ses mains en l'air, sans réellement savoir pourquoi. Peut être était-ce sa volonté qui venait de se manifester, ou peut être était-ce une etrange force inconnue, mais, quoi qu'il en soit et contre toute attente, il se trouvait là, face à la fenêtre ouverte, lévitant à plusieurs metres du sol. Sans chercher à comprendre, il avança d'un pas et fut à linterieur du donjon, préférant éviter de se poser des questions superflues quand à ce que cela signifiait. Tout ce qui se passait lui semblait totalement invraissemblable. Fordrev, ses dires, ces sauts dans l'espace, ces évènements, ... Il en était venu à oublier son point de départ. Paradoxalement, la seule chose qui lui parraissait réelle était ce "rêve".

Regardant où il se trouvait, il vit un grand lit et une chambre richement décorée. Là, l'un des hommes qu'il avait vu précédement se tenait debout au dessus du lit et de ses deux occupants profondéments endormis. Arthan n'avais jamais connu cet homme endormi, étant né après la mort de ce dernier, mais il n'eut aucun mal à reconnaitre les traits du roi Adelbert. Il dormait d'un sommeil qui semblait inquiet, aux cotés de son épouse. L'homme vêtu d'une armure noire retira le morceau de tissu qui lui masquait le visage. Il avait les cheveux noirs qui commençaient à tirer sur le gris. Haut et large, ce devait être un combattant aguerri. Il était manifestement beau, mais effrayant. Son teint blème, son sourire presque sadique et ses yeux froids suffisaient à faire peur. Mais il n'était vraissemblablement pas venu ici simplement pour regarder le roi et la reine dormir. Il tira une épée très longue de son fourreau. Arthan les yeux écarquillés regardait cet homme, tétanisé. Il constata avec horreur une certaine ressemblance entre son visage et celui de l'homme qui se tenait au dessus du lit, l'arme à la main. Il la leva sans peine bien haut au dessus du lit, s'appretant à frapper.

" Non ! "

Arthan ne se rendit compte qu'après coup que ce long cri provenait de lui. La lueur qui brillait encore sous ses yeux s'intensifia, l'aveuglant presque. La scène semblait être figée. Un long et pesant moment se passa. L'homme qui tenait l'arme toujours haut en l'air semblait presque avoir entendu Arthan, attendant, le bras en l'air. Il regardait le roi avec une étrange expression sur le visage. Son sadisme paraissait s'être mué en hésitation, son hésitation en crainte. Arthan était suspendu à la moindre de ses réactions, n'attendant qu'une chose, qu'il range son arme. Mais, quelque chose d'intriguant lui apparut. Une chevalière au doigt de l'homme ... Cette chevalière ressemblait étrangement à celle que Fordrev avait au doigt. S'agissait il de la marque d'un ordre ou d'une secte étrange ? Soudain, la gemme rougeoyante qui se trouvait incrustée dans la chevaliere se mit à briller d'un éclat inquiétant, telle une braise. Pas de doutes possibles, cette chevalière était du même type que celle de Fordrev. Quelques secondes se déroulèrent puis l'expression au fond de ses yeux disparut totalement, laissant place à un visage haineux. Il frappa sans retenue le lit immaculé de multiples coups. Bientot le sang se répandit dans toute la pièce. Arthan était profindément choqué par ce qu'il venait de voir, n'osant regarder ailleurs que le sol, il ne remarqua même pas qu'il était désormais seul dans la pièce. Serrant les dents au possible, il se frappa la poitrine et vit que la lueur qu'il avait remarqué venait d'en dessous sa chemise. Intrigué, il l'ouvrit sa chemise, mais plus rien ne brillait. Seul pendait à son cou le cristal d'Antharah.

Arthan referma sa chemise et resta un long moment debout et désoeuvré.
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeDim 18 Nov - 17:15

Lorsque Fordrev ressurgit à la surface d’une semi-réalité, c’était dans un long couloir tapissé de fresques richement ornées, éclairées par la lumière de torches murales. Sur ses gardes, le général regarda vivement autour de lui, cherchant à détecter tout signe de vie. Mais le corridor semblait vide.

Décidément, il était bien trop téméraire d’avoir recours à la magie dans une telle dimension. Fordrev ne savait même plus où il se trouvait, et il n’y avait nul signe du chevalier des Plaines. Cependant, ce dernier n’allait pas s’en tirer si facilement… Le Conseiller Hîrdannen avait eu raison au sujet d’Arthan. Le général avait du mal à accepter qu’il pût s’être fait berné par la bonne foie de ce dernier. Les étrangers étaient tous perfides, tous autant qu’ils étaient. Ils jalousaient la puissance du Royaume des Ombres, et Fordrev aurait dû envoyer Arthan croupir dans les cachots, aux bons soins du seigneur Hîrdannen. Mais il n’était pas trop tard. Le chevalier ne pourrait le fuir éternellement.

Combien de temps encore allait-il errer ainsi à travers les méandres d’une magie si puissante ? Montfort leva sa main gauche et scruta sa chevalière. Cette dernière semblait aussi pâle et fluide que le reste de son corps éthéré. Lorsqu’il tenta de s’en saisir, sa main passa à travers son membre avec une sensation glacée.

Sans pouvoir agir sur sa chevalière, ni physiquement, ni magiquement, son champ de possibilités était singulièrement réduit. Pour ne pas dire entravé. Cette mascarade commençait à l’agacer sérieusement. Fordrev s’approcha d’une des portes parsemant le couloir, et passa son bras à travers celle-ci. Puis le duc prit une légère inspiration et se lança à travers l’obstacle, se retrouvant dans la pièce que fermait la porte.

Un rapide examen suffit au général pour lui indiquer que c’était une chambre inoccupée, mais luxueusement meublée. Rien d’intéressant, en somme. Fordrev retraversa la porte, tel un spectre, et son regard se porta au bout du couloir, où se trouvait une double porte richement ornée de dorures et de décorations. Il s’en approcha, et son corps traversa l’obstacle encore une fois.

« Non ! »

Le cri avait résonné au moment où Montfort était entré. Ce dernier reconnu instantanément une suite royale, au centre de laquelle se trouvait un large lit à baldaquin où se reposaient un homme et une femme d’un certain âge. Cependant, le plus singulier dans cette scène était cet homme à la chevelure sombre qui se tenait sur le rebord, une large épée levée, prêt à tuer sauvagement le couple endormi. Par ailleurs, Arthan se trouvait dos à Fordrev, et semblait pétrifié devant la scène. Comme le couple endormi ne s’était pas réveillé, le duc en déduisit que c’était le jeune chevalier qui avait crié.

Oubliant qu’il n’avait pas de forme physique, le duc de Montfort se déplaça avec maintes précautions sur le côté, longeant le mur, de sorte qu’il pût contempler la scène dans son ensemble, de profil. Se faisant, Fordrev reconnut instantanément l’homme armé : il s’agissait de Draven. Il en était certain. Seuls ses traits semblaient s’être creusés, et quelques cernes plissaient le dessous de ses yeux. Pourquoi hésitait-il ainsi ? Qui voulait-il tuer avec si peu de vergogne ?

Avant qu’il ne parvînt à en savoir davantage, une lumière rougeoyante attira l’attention de Fordrev. Ce dernier fit un pas en avant et plissa légèrement les yeux, braquant son regard sur la main levée du Général des Plaines. Draven portait la chevalière de sa famille. Fordrev aurait pu la reconnaître entre mille. Trop de questions se bousculèrent dans le même temps dans l’esprit du duc, qui observait minutieusement tout mouvement de l’assassin de son père.

< Tue-le… Tue-le… >

Le duc ne rêvait pas : il lui semblait bien entendre une voix insidieuse et froide, tel un murmure, comme parvenait à travers sa propre chevalière dans son esprit… Fordrev porta son regard sur Arthan qui observait la scène, impuissant, et visiblement bouleversé. Il semblait espérer que son père ne porterait pas ce cruel et mortel coup à l’homme endormi.

Se pouvait-il que le chevalier des Plaines n’eût pas été l’investigateur de cette mystérieuse histoire ? Il semblait que non. Il semblait aussi décontenancé que l’avait été Fordrev face à son propre père. Mais pourquoi se trouvait-il ici ? Comment pouvait-il partager les visions de cette bulle temporelle magiquement constituée alors qu’il se trouvait à des lieues de lui ? Cela défiait toutes les lois fondamentales de la magie. Il faudrait une puissance incommensurable pour réaliser un tel exploit, une puissance qui n’existait pas dans le plan mortel.

Cela ne faisait donc que déplacer le problème. Si le chevalier n’était pas l’auteur de ces illusions, alors qui en était responsable ? Cependant, la voix insidieuse tira Fordrev de ses réflexions lorsqu’elle ordonna d’un ton intransigeant :

< Tue-le ! >

A ce moment précis, tout doute sembla s’évaporer de l’expression de Draven qui abattit violemment sa lame sur sa cible. Se faisant, il donne ensuite plusieurs coups frénétiques sur les corps de ses victimes, comme ivre d’une soif de sang. Le duc ne comprenait pas un tel comportement… Comme il ignorait toujours où il se trouvait, et qui étaient les défuntes personnes dans le lit.

Fordrev vit Arthan baisser le regard à se spectacle, comme s’il ne pouvait pas accepter la tragique scène qu’il venait d’entr’apercevoir. Le duc le considéra un moment. Pensait-il son père trop honorable pour assassiner des personnes dans leur sommeil, sans défenses ? Ou pis encore, apercevait-il pour la première fois la véritable nature de son géniteur ? Deux autres questions qui venaient s’ajouter à une liste déjà trop longue.

Faisant abstraction de ce qui se trouvait autour de lui, le jeune chevalier défit le haut de sa chemise, révélant un cristal bleuté pendant sur son torse. L’objet scintillait légèrement, et Arthan semblait vouloir y trouver quelque réconfort. Alors l’environnement se déforma une nouvelle, et toute stabilité de ce plan sembla céder. Fordrev n’eut même pas le temps de dresser des protections mentales : le vide l’aspira, et il chuta dans les abîmes. Dans ce chaos, il se sentit revenir à lui, petit à petit. Mais le choc fut plus brutal que prévu.

Comme s’il était resté trop longuement en apnée sous l’eau, le duc revint à lui, dans la bibliothèque, avec une inspiration longue saccadée. Fordrev se leva brusquement, renversant la chaise sur laquelle il était assis. Il tituba un instant, ses jambes soutenant à peine son poids, et il s’appuya d’une main contre l’étagère derrière lui, haletant. Un mal de crâne empirique lui martelait les tempes de son propre sang, et le général porta son autre main à son cœur, sentit celui-ci battre à toute allure. Ce « voyage » l’avait visiblement épuisé.

Mais lorsque Fordrev releva le regard pour enfin éclaircir les choses autour de lui, il écarquilla les yeux en voyant l’homme en face de lui. Arthan. Le duc ferma les yeux un instant, croyant les visions encore ancrées dans sa vision, mais le chevalier était toujours en face de lui. Par quel prodige, il l’ignorait complètement.

« Toi… » dit Fordrev à voix à peine audible.

Par réflexe, il tira son épée de son fourreau. Il se savait trop faible pour tenter quoi que ce soit, mais il ne se rendrait pas sans coup férir. De toute manière, il ne pourrait s’échapper du château s’il tentait quoi que ce soit, et c’était sa seule certitude après tout ce qu’il venait de voir.


Dernière édition par le Lun 19 Nov - 14:44, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeDim 18 Nov - 18:45

Arthan était physiquement revenu à la réalité mais son esprit se perdait dans ce qu'il venait de voir. Hornéus lui avait dit. Il avait cependant osé croire le contraire. Il avait espéré que ce ne fut pas si horrible que ce que l'on raccontait. Sa tête le lançait. Comme si il venait subitement de se relever d'un profond someil. Il n'avait cependant pas bougé d'un pouce, tenant toujours le poignet de Fordrev dans la main.

Un murmure ramena son esprit là où il devait être :

« Toi… »

Arthan comprit soudain qu'il n'avait pas quitté la bibliothèque une seule seconde et qu'il avait partagé ces visions avec Fordrev. C'était donc de cela dont il parlait ... L'homme en face de lui sortit son arme. Oubliant toute notion de diplomatie, le premier reflèxe d'Arthan fut de faire de même, tirant sa lame imposante et se mettant en garde. Se rendant compte de ce qu'il faisait, il eut un mouvement de recul et fis dos à un mur de livres. Arthan essaya de ratrapper le tir. Sans élever la voix pour que l'on n'entende leur discussion, il déclara calmement :

" Je ne sais pas ce que j'ai put faire qui vous a fait croire que je vous ai, un jour, voulut du mal. Sachez que je ne suis pas ici pour me battre. Seulement si c'est à ma vie que vous en voulez, il faudra la gagner. Et au vu des patrouilles que vous avez lancé à ma poursuite je pense que c'est bel et bien le cas ... "


Arthan n'avait pas son armure, raison de plus d'avoir des gestes vifs. Il se mit en garde dite "du toit", la poignée de son épée au niveau de son visage et sa lame droite vers le ciel. Il se préparait mentalement à parer la première attaque de son adversaire, ne sachant à quoi s'en tenir avec cet homme qui était à la fois arcaniste et manifestement épéiste aussi.
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeLun 19 Nov - 15:09

Enfin il le tenait. Comment s’y était-il pris pour s’introduire dans l’une des forteresses les plus imprenables de ce monde ? Avait-il des complices qui l’accompagnaient ? Enfin, ces questions étaient secondaires… Il tenait la preuve indubitable d’espionnage des Plaines envers le Royaume des Ombres. Voici ce qu’il attendait, après de longues années… L’occasion de pouvoir venger son père, et il marquait d’une pierre deux coups : tuer la progéniture de l’assassin du précédent duc de Montfort, et finir le travail que ce dernier avait commencé contre la nation, faisant du même coup payer au Plaines leur arrogance.

Le duc laissa l’étagère et se tint sur ses deux jambes, l’épée tenue horizontalement et sa main gauche en arrière, exerçant un contrepoids d’équilibre avec la lame. Les deux hommes étaient manifestement seuls au fond de la bibliothèque royale, mais Fordrev déclara de sorte qu’eux seuls pussent entendre sa voix :

« Cesse de feindre ignorer la vérité, et affronte plutôt la réalité, chevalier. Tu connais aussi bien que moi les crimes dont ton géniteur s’est rendu coupable. »

Néanmoins, les idées du Général s’éclaircirent progressivement, se ramenant lui-même à la raison. Comme si sa conscience reprenait le dessus, un voile de haine sembla se lever de son regard. S’il tuait Arthan, il n’aurait plus aucune chance d’éclaircir cette obscure affaire. Il en savait sans doute bien plus qu’il ne souhaitait le faire paraître. Si la mort de son père lui avait été révélée, c’est que leurs destins étaient liés, d’une certaine manière. Il lui fallait se maîtriser… D’où lui était soudain venue cette sensation de fureur bestiale ? Fordrev l’ignorait, mais il fallait à tout prix garder le contrôle de lui-même.

« Cependant, détrompe-toi sur-le-champ… Si j’avais voulu te tuer, cela aurait certes pris un certain temps, mais cela aurait été fait. Par ailleurs, tu te trouves présentement dans le château de Sa Majesté, et laisse-moi te rappeler que tout nouveau geste inconsidéré de ta part signerait ton arrêt de mort, dans une lente agonie. »

Fordrev avait prononcé ces mots avec une légère intonation sadique, malgré lui. Mais ses intentions étaient claires. Il ne toucherait pas le jeune chevalier tant que ce dernier ne tenterait rien contre lui ou contre un sujet des Ombres. Le duc plongea profondément son regard dans celui d’Arthan. Il tentait d’y déceler quelque chose, la moindre trace d’une quelconque magie, d’une quelconque intention mauvaise… Alors Fordrev pria mentalement son père de le pardonner, puis fit un pas en avant, toujours en garde.

« J’ai envoyé mes hommes afin de te retrouver et de te ramener à moi. Cependant, si ton intention n’a jamais été de nous nuire, comme tu l’affirmes avec ce manque apparent de crédibilité, je suppose que tu peux aisément justifier ta présence en cette bibliothèque. »

Soudain, il comprit d’où lui était venue cette haine primaire, juste après avoir repris conscience : il sentit les énergies de sa chevalière bouillonner. Il en était presque venu à l’oublier. Il devait pourtant la retirer le plus vite possible, chose qui n’était pas à faire pendant qu’il demeurait en garde.

Mais même si Fordrev ne tuerait pas Arthan de son plein gré, il exigeait obtenir des réponses, et son ton fit explicitement comprendre qu’il les aurait, coûte que coûte. L’enjeu était trop important pour qu’il ne conservât sa méfiance et son discernement.
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeLun 19 Nov - 18:24

... Etrange personnage. Lunnatique au possible. Arhtan ne savait à quoi se fier. Mais lorsqu'il s'agissait de dénouer une situation épineuse, Arthan n'était jamais en reste. Il décida de suivre son instinct et de faire le premier pas. Après tout, même si le duc de Montfort semblait lui en vouloir personellement, il était courtois et devait posséder un grand sens de l'honneur. Il n'oserait faire preuve de félonie à son égard, surtout après ces paroles. Arthan ne sourcilla pas et effectua un moulinet d'arme à sa droite, et en un seul mouvement, son arme était rangée dans son fourreau.

" ... Rangeons donc ces jouets en homme civilisés que nous sommes. Sachez, duc, que si j'avais moi même décidé de vous nuir, j'en aurai largement eut l'occasion durant votre perte de connaissance. Je me trouve dans le chateau de sa majesté certes, seulement nul interdiction m'a été faite d'y entrer de nouveau. La raison de ma présence ici est simple et ne consiste pas à vous espionner ou vous causer du tort de quelque manière que ce soit, je vous l'assure. Cependant elle est extrèmement personnelle et je refuse d'en dire plus. J'espère que cela vous suffit comme réponse car c'est la seule que je puis vous offrir. "


Un bref silence s'installa. Arthan avait parfaitement entendu ce que Fordrev avait dit à propos de son "géninteur", mais il ne désirait pas en faire mention. Cependant, détail troublant, Fordrev savait tout cela ... Probablement que cela venait du rêve qu'ils avaient partagé, ou peut être que Fordrev pouvait lire dans ses pensées ... Recentrant ses pensées, Arthan reprit devant son interloccuteur manifestement incrédule :

" Si vous craignez pour mon rapport, sachez qui est surement livré en bonnes mains à l'heure qu'il est. Je suis en attente de la réponse. "

Arthan fixait Fordrev droit dans les yeux avec son serieux et sa sincérité habituels. Que savait il réellement sur cet homme qui avait un jour été son père ? Pourquoi lui en voulait il ? ... Soudain, comme une évidence, la réponse s'offrit à Arthan : il se rapella de la bataille que lui avait conté Horneus. L'appogée de Draven, son ultime bataille en tant que justicier des plaines. C'est là que Draven et son régiment prirent le régiment du général adverse dans le dos, permettant ainsi à la bataille une résolution en minimisant les pertes humaines d'un coté comme de l'autre. Si Fordrev lui en voulait autant, c'était pour une raison simple : Draven avait tué l'un des siens lors de cette guerre. Probablement l'homme au dessus duquel il se tenait dans la vision.

Le jeune chevalier venait de saisir la complexité de la relation qui le liait au général. Vraissemblablement Fordrev lui en voulait pour être le fils de Draven. Originaire des plaines qui plus est. Même si Arthan trouvait cela terriblement stupide de se fier à de tels attributs, il ne pouvait nier que c'était légitime. Son regard se fit interrogateur courroucé, plus perçant que jamais.
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeMar 20 Nov - 2:40

Malgré son arrogance, Montfort ne pouvait lier nier un certain bon sens. Le chevalier aurait eu tout le loisir de lui porter préjudice pendant son inconscience. Indubitablement, Arthan possédait certaines réponses à ses interrogations. Pourquoi souhaitait-il lui cacher, il l'ignorait.

Pourtant, revint à la mémoire du duc la première impression qu'il eut du jeune chevalier. Un homme honnête, et visiblement intègre au vu des répulsions qu'il avait à mentir. Fordrev hésita un instant, puis rangea son arme dans son fourreau, ne quittant pas le jeune homme des yeux. Dans le même temps, il retira vitement sa chevalière et la rangea dans un pli de sa veste.

« Malheureusement, cette réponse ne me satisfait guère, chevalier. Cependant, je ne doute pas que cette dernière présente un lien étroit avec votre père. Il doit sans aucun doute vous importer, au vu des risques inconsidérés que vous avez pris en entrant à nouveau en ce château - auquel vous n'aviez aucun droit de revenir, contrairement à ce que vous pouvez penser. »

Le général allait visiblement déclarer autre chose, lorsqu'il leva la tête pour voir un érudit de la bibliothèque longer les étages auxquels faisaient face le chevalier et lui. Fordrev porta à nouveau son regard sur Arthan.

« Cet endroit n'est guère convenable pour que nous pûmes... converser à notre aise, chevalier. Dissimulez votre visage et suivez-moi. »

Le chevalier ne se rendait sans doute pas compte à quel point il en coûtait à Fordrev de faire tout ceci. Arthan n'ignorait pas le code de l'honneur de toute noblesse, qui obligeait les descendants d'une lignée à venger l'honneur de ses ascendants. Mais il ne fallait pas que le jeune homme se braque en pensant que Fordrev voulait lui porter préjudice. Dans cette situation cruellement ironique, c'est le duc qui devait espérer obtenir la confiance de son interlocuteur.

Fordrev remis prestement ses gants, referma ses livres arcaniques, réajusta sa veste noire, puis s'engagea dans les allées de la bibliothèque, jetant de furtifs coups d'œil à gauche et à droite. Il espérait de tout cœur ne pas commettre l'erreur la plus cuisante de sa vie. Mais il sentait intérieurement que c'était la solution.
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeMar 20 Nov - 5:12

Toujours du même regard, il surveillait les moindres gestes du duc. Il ne fut pas surpris une seconde de le voir ranger son arme à son tour. Cependant son regard se porta plus précisément sur la chevalière que Fordrev venait de retirer. Nul doute qu'elle était iddentique à celle qu'il avait vu au doigt de Draven durant son voyage mental.

Arthan ne répondit rien aux déclarations de Fordrev. Il préférait laisser le doute planer quand aux motifs de sa visite, même si visiblement le général était au courant de beaucoup de choses. D'ailleurs cela dérangeait énormément Arthan que l'on connaisse ses intentions de la sorte, surtout en rapport avec son "géniteur". Mais malgré cela et malgré ce qu'il avait vu, Arthan était plus déterminé à connaitre le fin mot de l'histoire. De plus, il voulait en savoir plus sur ce curieux personnage nommé Fordrev, son anneau, sa famille et ses raisons de lui en vouloir.

" Vous désirez continuer à ... converser ? Très bien, je vous suis. "

Arthan qui avait senti des présences grouiller tout autour d'eux dans les rayons alentour ne se doutait pas une seule seconde que le général veuille lui parler en privé. Apparemment il avait d'importantes choses à lui dire ou à entendre et il était près à risquer son poste de général du pays pour ces choses. Il remit sa capuche sur la tête, s'assurant qu'elle masquait suffisamment son visage. Il ramassa le livre qu'il avait fait tomber précédemment et le rangea à sa place, puis suivit Fordrev hors des rayons. Après tout, autant coopérer avec l'homme qui avait le pouvoir de le mettre aux fers sur le champ, ou pire encore.
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MessageSujet: Re: La bibliothèque royale   La bibliothèque royale Icon_minitimeMar 20 Nov - 13:34

« Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez, monseigneur ? »

Le général s’arrêta. La question venait de lui être posée par Haralth, l’érudit bibliothécaire. Désignant de sa main libre les ouvrages qu’il tenait sous son bras, Fordrev répondit :

« En effet, grâce à vos indications avisées ; je consulterai ces ouvrages lorsque j’en aurai le temps. »

A ces mots, le vieil homme disparu derrière un pan de mur situé derrière le comptoir, et en ressortit avec la sombre cape du duc, qu’il tendit à ce dernier.

« Bien. En ce cas, je vous souhaite une excellente soirée, général. »

« Vous de même, Haralth », répondit Fordrev en enfilant sa cape d’un geste ample. Ce faisant, il jeta un furtif coup d’œil derrière lui afin de vérifier que le chevalier des Plaines le suivait toujours. Effectuant un imperceptible hochement de tête à son intention, il se retourna et poussa la massive porte de la bibliothèque.


[ Voir suite au topic « Les brumes du passé » ]
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