Cela faisait bien une journée que de sombres nuages trônaient au dessus de cette zone du monde, y déversant foudres et orages sous une pluie battante. La lente marche d'un cheval vint se mêler à la complainte des éléments. La silhouette du cavalier est a peine perceptible à travers cette averse, d'autant plus que les ténèbres s'épaississent. Le cavalier ralentit la marche. Il se remémorait son pays natal : Hier encore, il se trouvait à des lieues de là et on y fêtait le solstice d'été sous un ciel clément. Les champs dorés même après la récolte frémissaient encore a la moindre brise. Puis il s'arrêta soudain se rappelant sa mission et de la lettre qu'il avait brûlé un peu plus tôt :
" Mon très cher ami,
Je n'aurais pas du attendre si longtemps pour t'écrire, mais les évènements ont joué contre moi ces dernières années. *à partir de là, un grand blanc dans la lettre. Après l'avoir passée sous le feu, on pouvait voir ceci:* Après ma rétrogradation au grade de capitaine après t'avoir libéré, beaucoup de gens se sont rendu compte combien il était facile de monter en grade en manipulant les autres. Aujourd'hui, je t'écris depuis une cellule; la même que celle ou tu fus enfermé il y a quelques années de cela. J'ai été accusé à tort, et tu le sais bien, de haute trahison.
Mais si je t'envoie cette missive, ce n'est pas pour te demander de venir me libérer, ni même pour que tu t'inquiètes. Cela te serait impossible a toi, et de plus, j'ai également des amis hauts placés qui s'y affèrent au moment ou j'écris. Non, la raison de ma requête est tout autre : *La, la lettre reprend normalement:* Seulement vois tu, depuis quelques lunes, nos éclaireurs qui se trouvent à la garde de la frontière avec le pays sombre, n'ont détecté aucun mouvement de troupes. Pas même quelques soldats tirailleurs. J'ai comme un pressentiment concernant cette région. Peut être s'agit il d'un regroupement de troupes en vue d'une attaque massive contre un pays frontalier, auquel cas, il nous faut être au courant le plus vite possible. *l'encre est de nouveau invisible à partir d'ici:* J'espérais aller vérifier moi même, mais, comprends tu, quand on est suspecté de haute trahison, il est vu d'un mauvais oeil de partir en direction du peuple de l'ombre ... Je sais que cette mission ne te plait pas, étant donné que tu te dois d'aider un peuple qui t'a renié, seulement, pense à tous ces innocents. Ceux qui n'ont jamais souhaité que ces évènements arrivent. *la lettre reprend normalement:* Je sais combien tu es bienveillant, malin et plein d'audace. Je ne doute pas une seule seconde de ton succès.
Garde le faucon avec toi. Il te servira à m'envoyer ton rapport. Si tu ne comprend pas le message, brûle le. Et par dessus tout détruit le message au plus vite si tu as tout compris. Il ne doit surtout pas tomber entre de mauvaises mains.
H. "
Le cavalier reprit sa marche, préoccupé par le souvenir de cette lettre qui semblait venir d'un autre époque. A mesure qu'il s'approchait de la lisière de la foret noire, les pas de son cheval s'enfonçaient dans la boue. Alors qu'il allait rebrousser chemin et afin de chercher une autre entrée, il fut alerté par un bruit anormal, non loin, sans savoir d'où cela venait ...